MenuLogo

La lithiase est essentiellement due à une prise d’eau insuffisante associée à des excès alimentaires. Même lorsque la lithiase est en rapport avec une pathologie sous-jacente, y compris une maladie génétique, la majoration des apports hydriques reste incontournable avec parfois réajustement du régime alimentaire.

Les conseils diététiques peuvent être personalisés si la composition des calculs est connue et/ou si les facteurs de risques urinaires obtenus à partir des urines de 24h ont pu être identifiés.

  1. Les apports hydriques cibles

    Dans la population française, les apports quotidiens en eau sont estimés à environ 1,4 litres/jour.

    Chez les patients qui fabriquent des calculs, quelle qu’en soit la nature, ces apports sont insuffisants et devraient être au moins supérieurs à 2 litres/jour. Cette simple mesure diététique permet de diminuer de près de 80% le risque de récidive à 5 ans à la suite d’un premier épisode.

    Selon le mode de vie (activité physique, sport, climats chauds, professions exposées à la chaleur) et d’éventuelles maladies digestives responsables de diarrhées importantes chroniques, les pertes en eau extra rénales peuvent être importantes et nécessiter des apports en eau très supérieures à 2 litres/jour, l’objectif étant une diurèse journalière d’au moins 2 litres.

    importe généralement peu sauf dans certains cas particuliers: certaines eaux minérales peuvent en effet avoir des compositions en sodium, calcium ou bicarbonates non négligeables nécessitant d’être prises en compte en fonction du régime alimentaire du patient et de la nature du calcul.

  2. Recommandation en fonction des facteurs de risque urinaires

    1. Obtenir une densité urinaire inférieure à 1012

      Les urines sont particulièrement concentrées le matin au réveil du fait de l’absence de prise d’eau la nuit. Cette situation explique la présence fréquente chez les patients lithiasiques de cristaux dans les urines du matin. Cependant, le risque de récidive des calculs est très nettement augmenté lorsque les urines sont en condition de sursaturation permanente : chez les patients lithiasiques, il existe un sur-risque de voir apparaitre des cristaux dans les urines lorsque la densité urinaire est >1012, ce qui correspond à une diurèse de moins de 2,1 litres/jour.

    2. Viser une calciurie inférieure à 3.8 mmol/l.

      Les apports recommandés en calcium varient de 800 mg à 1.5 grammes/j en fonction de l’âge du sexe et des circonstances. Un excès de calcium dans les urines est responsable directement de la formation du calcul chez 40% des patients lithiasiques. L’objectif pour prévenir les récidives consiste en première intention à pour obtenir une concentration de calcium inférieure à 3,8 mmol/l (seuil de sursaturation). Une restriction des apports alimentaires en calcium ( & ) n’est pas recommandée en première intention sauf pour des apports supérieurs à 1.5 grammes/j.

    3. Viser une oxalurie inférieure à 0.3 mmol/l.

      Un excès d’oxalate dans les urines est également responsable directement de la formation du calcul chez 40% des patients lithiasiques. Les oxalates de calcium sont en effet très insolubles. La composition en oxalate des aliments est très variable avec des concentrations parfois très importantes dans certains végétaux et fruits à coque. Ils sont responsables d’une cristallisation des urines pour une concentration supérieure à 0,3 mmol/l. La par des apports en eau suffisants prend tout son intérêt : il convient de limiter la quantité des aliments particulièrement riches en oxalates et surtout de majorer la prise d’eau en cas de consommation…

  3. Les mesures générales hydriques & alimentaires
    • Les apports en Calcium…

      Les apports quotidiens recommandés en calcium dans la population générale sont de l'ordre de 800 mg à 1g. est peu fréquente même chez le patient lithiasique : elle correspond à plus de 1.5 grammes de calcium élément/jour soit plus de 3-4 laitages par jour et/ou des et certains aliments tels les amandes et les graines de sésame…

      La présence d’un excès de calcium et/ou d’oxalate dans les urines est responsable d’une sursaturation oxalo-calcique des urines qui explique environ 80% des calculs. Cependant, un excès d’apports alimentaires en sodium et/ou en proteines contribue à une majoration du débit urinaire de calcium indépendamment des apports en laitage. Il est donc important de limiter les (sel de cuisine) et les .

    • Les apports en Oxalates

      Il n’existe pas de recommandations particulières concernant l’alimentation en oxalates. Cependant les oxalates étant peu solubles dans les urines, il est recommandé de majorer ses apports en eau en cas de consommation abondante d’aliments riches en oxalates (cf tableau ci-dessous). A noter la dans tous les fruits à coque et épices (incluant curcuma), mais aussi bonbons fait de gélatine, gingembre…

    • Les apports en méthionine/Cystine…

      Chez le sujet normal, il n’existe pas de recommandations particulières concernant (la méthionine est un acide aminé essentiel). Cependant chez les sujets ayant une maladie cystinurique, la prévention des récidives des calculs nécessite outre des apports en eau > 3,0 litres/jour, une restriction des apports en méthionine (alimentation proche d’un régime végétalien, soit environ 1gramme/jour). La recommandation d’une prise d’alcalins sous forme d’eau riche en bicarbonate (ou de médicaments alcalinisants) est un des trepieds du traitement de cette maladie avec une cible de pH urinaire comprise entre 7.5 et 8.0 (cf maladie cystinurique).

    • Les apports en Fructose

      Le fructose existe à l’état naturel majoritairement dans les fruits (cf ). Cependant des quantités importantes sont apportées par les jus, sodas, bonbons, biscuits et pâtisseries industrielles, le glucose étant remplacé par du sirop de maïs (corn syrup)

  4. Les outils

    Fiche de conseils diététiques de l’Association Francaise d’Urologie

    Comment recueillir ses urines de 24 heures (Fiche AFU)

    Interprétation du ionogramme urinaire de 24 heures (AFU)